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L’accessibilité aux logements pour les personnes DI/TSA

En ce début d’été, la période du déménagement approche et dans moins d’une semaine, plusieurs québécois et québécoises iront vivre dans leur nouvelle demeure. Pour la majorité d’entre eux, la recherche d’un nouveau chez soi se fait de façon relativement simple. Néanmoins, il ne faut pas oublier que pour des personnes présentant un handicap comme une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme, un déménagement est un processus ardu. Pour eux, cela représente un changement d’une grande envergure. La moindre des choses est de s’assurer que leurs droits ne sont pas brimés et qu’ils reçoivent l’aide et les ressources nécessaires pour se sentir bien et en sécurité dans leur nouveau logement, tout en rendant leur intégration sociale plus facile.

Un logement autonome

Dépendamment du degré de leur autonomie, plusieurs options s’offrent aux personnes ayant une DI ou un TSA. Pour ceux qui sont en mesure de vivre seul, il est possible de loger dans un appartement qui n’est pas nécessairement adapté spécialement pour eux. L’aide à domicile peut dont être une belle option pour obtenir un coup de main, tout en gardant un maximum d’autonomie. Cette aide sera adaptée en fonction du degré d’indépendance de la personne. La politique Chez soi : le premier choix – la politique de soutien à domicile définie bien en quoi consiste ce programme d’aide et s’assure que les droits des personnes qui en bénéficie soient respectés. Cette politique précise d’ailleurs que « Toute personne qui habite dans une maison individuelle, un logement, une résidence collective ou une résidence dite « privée » est admissible au soutien à domicile[1]». Lors de la recherche du logement, il est aussi important de se souvenir que ces personnes ont les mêmes droits par rapport à l’accès aux appartements que ceux qui ne présentent aucun handicap. En effet, la Convention relative aux droits des personnes handicapées précise clairement que « Afin de permettre aux personnes handicapées de vivre de façon indépendante et de participer pleinement à tous les aspects de la vie, les États Parties prennent des mesures appropriées pour leur assurer, sur la base de l’égalité avec les autres, l’accès […] aux bâtiments, […] et autres équipements intérieurs ou extérieurs, y compris […] les logements[2]». La Convention veille aussi à ce que toute discrimination à leur égard soit proscrite. L’article 28 (2) d) le précise comme suit : « Les États Parties reconnaissent le droit des personnes handicapées à la protection sociale et à la jouissance de ce droit sans discrimination fondée sur le handicap et prennent des mesures appropriées pour protéger et promouvoir l’exercice de ce droit, y compris des mesures destinées à : […] assurer aux personnes handicapées l’accès aux programmes de logements sociaux[3] ».

Les habitations à loyer modique

Il faut aussi savoir que les personnes présentant une DI ou un TSA ont, eux aussi, accès aux logements à prix modiques (HLM). Ces appartements sont destinés aux personnes ayant des moyens financiers plus restreints. Les habitations sont subventionnées par la Société d’habitation du Québec, ce qui aide à diminuer les coûts qu’engendrent un loyer habituellement. Les critères d’admissibilité sont disponibles sur le Site officiel du gouvernement du Québec[4].

Hébergement adapté et supervisé

Pour les personnes qui ont besoin de plus d’aide quotidiennement, il est maintenant possible de bénéficier d’un service de logements adaptés à leur situation. Quelques projets d’habitations ont d’ailleurs été entamés dans les dernières années. Par exemple, en Mauricie, un projet de financement a vu le jour cette année dans le but de créer des appartements avec soutien gradué à Trois-Rivières pour les jeunes adultes vivant avec une déficience intellectuelle (https://www.logisvie.com/). Toujours en Mauricie, plus précisément à Shawinigan, le projet « J’ai mon appart » sera une nouvelle ressource d’hébergement (https://don.fondationlacanopee.com/campagnes-de-financement/fonds-dedies-j-ai-mon-appart-6). À La Tuque, les appartements supervisés « Libère-Toit » pourraient voir le jour en 2022 (https://www.lechodelatuque.com/actualites/les-appartements-libere-toit-une-realite-en-2022/). À Ste-Geneviève-de-Batiscan, l’APeVAH des Chenaux a pour but de construire un hébergement adapté et supervisé pour les personnes ayant un handicap   (http://www.lebulletindeschenaux.com/2019/04/09/hebergement-adapte-supervise-mrc-chenaux/). Ce type d’appartements est aussi disponible dans la ville de Louiseville et se nomme « Premier envol » (https://premierenvol2007.wixsite.com/premier-envol?fbclid=IwAR33MTam8odAR8SVe1gqkeztWquQe6sRguoZEd-bhVqG74gpZTO5qsgnrbU). Un autre projet du même genre existe déjà en Montérégie. Il s’agit de « L’appart-à-moi », un organisme à but non lucratif créé par des parents d’enfants différents dans le but de leur offrir un chez soi  (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1110678/appart-moi-autonomie-trisomie21-handicap-intellectuel-deficience-acces-logis). Pour ce faire, un immeuble a été emménagé pour les jeunes adultes qui présentent une déficience intellectuelle par exemple, mais qui n’ont pas une autonomie complète. Chaque jour, on y trouve la présence d’une coordonnatrice et d’une locataire-surveillante. Les repas, préparés par une cuisinière, peuvent être pris dans une salle commune pour ceux qui le désire. Une éducatrice spécialisée est également présente à chaque semaine dans le but de favoriser l’adaptation des jeunes qui y vivent[5].

Ce type d’habitation peut ouvrir bien des portes pour l’avenir des personnes ayant une DI ou un TSA. Il importe donc de rester à l’affut des développements dans ce domaine. Pour chacune des options qui s’offrent à eux, le but est de leur offrir un milieu de vie ou ils pourront s’épanouir et rester autonome le plus possible, favorisant ainsi leur intégration sociale dans le plus grand respect de leurs droits.

[1] LA DIRECTION DES COMMUNICATIONS DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX, « Chez soi : Le premier choix. La politique de soutien à domicile », Publication du Québec, 2003, (En ligne).

[2] NATIONS UNIES – PERSONNES HANDICAPÉES, DÉPARTEMENT DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES, Convention relative aux droits des personnes handicapées, entrée en vigueur le 3 mai 2008, (En ligne), art. 9 (1) a).

[3] Idem.

[4] SITE OFFICIEL DU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Services Québec – Citoyens – Vivre en logement, « Habitations à loyer modique (HLM) », (En ligne), http://www4.gouv.qc.ca/fr/Portail/Citoyens/Evenements/vivre-en-logement/Pages/programme-habitations-loyer-modique.aspx .

[5] Anne-Louise DESPATIE, « « L’appart-à-moi » ou enfin l’autonomie pour de jeunes handicapés intellectuels », Radio-Canada, 3 juillet 2018, (En ligne), https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1110678/appart-moi-autonomie-trisomie21-handicap-intellectuel-deficience-acces-logis


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