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Choix de carrière et TSA

Peu importe qui nous sommes, choisir un métier n’est pas une chose à prendre à la légère. Notre milieu de travail représente une importante partie de notre vie et il est impératif de s’y sentir bien. Cela vaut bien évidemment pour tout le monde. Comme nous sommes présentement dans le mois de l’autisme, cet article mettra l’emphase sur l’orientation professionnelle des personnes qui vivent avec un TSA.

Il n’y a pas de limite au choix de carrière pour les personnes qui présentent un TSA. Avec le temps, les horizons se sont grandement élargis. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment la meilleure préparation au marché du travail qu’auparavant. La plupart d’entre eux ont pu développer des moyens de vivre avec leur différence en société durant leur parcours scolaire. Pour appuyer ces propos, la Fédération québécoise de l’autisme a dressé une liste indiquant quelques emplois et domaines occupés par les personnes qui vivent avec un trouble du spectre de l’autisme. Les voici[1] :

  • Serveur                                                                  –   Pharmacien
  • Commis dans un quincaillerie                          –   Agent de sécurité
  • Réparateur d’instrument de musique             –   Enseignant
  • Agent de voyage                                                   –   Mécanicien de véhicule                                                                                       lourd

 

  • L’informatique                                                     –   L’ingénierie
  • Le dessin industriel                                             –   La musique
  • L’architecture                                                        –   Les sciences pures
  • Les métiers d’archives et de bibliothécaire

Si toutefois un peu plus d’encadrement est requis, des ressources sont disponibles pour vous accompagner dans votre cheminement professionnel et permettre une personnalisation du cheminement. Un organisme qui est d’une grande aide est SEMO Mauricie, un service gratuit en employabilité dans la région. L’organisme œuvre pour l’accompagnement vers le milieu de travail et le maintien en emploi des personnes ayant un handicap. Pour acquérir davantage d’habiletés socio-professionnelles, l’organisme Les Horizons ouverts est également une ressource précieuse. Pour assurer un avenir prometteur en mettant l’emphase sur les besoins et les intérêts de la personne qui présente un TSA, l’application de la TEVA est aussi primordiale. La TEVA est une politique visant une bonne transition entre l’école et la vie active dans un milieu professionnel.

La Fédération est aussi à l’origine du Guide à l’emploi pour les TSA au pays des neurotypiques, paru en 2013. Cet outil fort intéressant regroupe de l’information concernant « les préalables au travail, les services spécialisés de main d’œuvre, les programmes et les mesures d’aide à l’emploi. »[2] Le guide offre aussi des moyens de cibler les forces et les compétences et traite des « conditions de travail, les façons de préparer une entrevue, etc. »[3]

Un texte écrit par Émilie Robert en 2015 est également d’une grande pertinence pour les personnes qui présentent un TSA et qui sont face à des choix professionnels. Il se nomme Les personnes autistes et le choix professionnel.

Pour obtenir de l’information supplémentaire à l’aide de fiches à télécharger, le site web Partenariat pour le soutien en emploi constitue une excellente ressource d’infographie pour les employeurs entre autres.[4]

Un troisième outil de la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec pourrait s’avérer très utile. Il s’agit d’un guide d’information qui se nomme « Agir pour le droit au travail des personnes handicapées ». Ce guide contient des informations pertinentes sur la législation au provincial et au fédéral concernant les droits des personnes ayant un handicap dans leur milieu de travail.[5]

Divulgation de l’autisme à l’employeur

Lorsqu’une personne qui présente un TSA est conviée à une entrevue d’embauche, la divulgation du TSA au futur employeur peut engendrer des questionnements. Suis-je obligé de mentionner mon TSA? Est-ce que mon employeur peut exiger d’avoir accès à mon dossier médical? Est-ce que mon employeur est en droit de partager les informations personnelles qu’il détient sur moi? Heureusement, la législation vient répondre à chacune de ces interrogations.

La loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé précise qu’une personne qui recueille des renseignements personnels, soit l’employeur dans le cas présent, doit demander uniquement les informations nécessaires à l’objet du dossier[6]. Autrement dit, l’employeur est en droit d’exiger vos renseignements relatifs au TSA uniquement si cela pouvait affecter votre travail; par exemple, si certains gestes fautifs que vous pourriez commettre pourraient vous mettre en danger ou mettre en danger vos collègues. En d’autres cas, vous n’êtes aucunement dans l’obligation de mentionner votre TSA au travail.[7] De plus, l’article 14 de cette même loi ajoute que la communication de ces renseignements doit toujours se faire avec le consentement libre et éclairé de la personne concernée. Si tel n’est pas le cas, le consentement est sans effet[8]. La Charte des droits et libertés de la personne affirme que « chacun a droit au respect du secret professionnel »[9]. Le fait de vivre avec un trouble du spectre de l’autisme est un renseignement personnel et, même s’il n’y a aucune raison d’en éprouver une gêne ou un malaise, la personne doit avoir la liberté de le partager ou non. Le Code civil du Québec vient d’ailleurs réitérer ces propos en ajoutant que « Toute personne a droit au respect de sa réputation et de sa vie privée. Nulle atteinte ne peut être portée à la vie privée d’une personne sans que celle-ci y consente ou sans que la loi l’autorise. »[10]

Ce qu’il faut par-dessus tout retenir, c’est que chacun a droit au respect de sa vie privée et de ses renseignements personnels. Les personnes qui présentent un TSA n’y font pas exception et leur choix de carrière est tout aussi vaste que chacun d’entre nous. La promotion de leurs droits doit continuer pour éviter de brimer leurs droits dans leur domaine d’emploi.

[1] FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DE L’AUTISME, « Autisme, Guide à l’intention des familles », p.69.

[2] Préc. Note 1, p.70.

[3] Idem.

[4] PARTENARIAT POUR LE SOUTIEN EN EMPLOI, « Information sur l’employabilité », (En ligne), https://soutienenemploi.research.mcgill.ca/fr.

[5] FÉDÉRATION DES TRAVAILLEURS ET DES TRAVAILLEUSES DU QUÉBEC, « Agir pour le droit au travail des personnes handicapées » (En ligne), https://ftq.qc.ca/wp-content/uploads/ftqimport/7910.pdf.

[6] Art. 5, Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé, c. P-39.1.

[7] Mathieu Giroux, Les Autistes et le monde du travail : une analyse de nos droits et obligations, (En ligne), https://autcreatifs.files.wordpress.com/2015/07/les-autistes-et-le-monde-du-travailc2a0-une-analyse-de-nos-droits-et-obligations.pdf.

[8] Art. 14, Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé, c. P-39.1.

[9] Art. 9, Charte des droits et libertés de la personne, c. C-12.

[10] Art. 35, Code civil du Québec, c. CCQ-1991.


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