Cybersécurité

Naviguer les attraits et les risques d’une présence en ligne
Les échanges sociaux, les rencontres amoureuses, le divertissement et le travail sont tous dorénavant reliés à l’internet. On évolue dans une ère de communication virtuelle ou il est très difficile de naviguer dans la vie de tous les jours sans internet. Bien que la présence en ligne favorise les échanges et facilite la communication, il y a certains risques comme la cyberintimidation, l’hameçonnage, l’abus, la fraude, le piratage, la cyberdépendance. Les personnes neurodivergentes sont parfois plus à risque de subir ces infractions ou de commettre des infractions à leur insu.
Qu’en pensent les personnes concernées?
Une étude a été menée pour déterminer et évaluer les ressources et les vulnérabilités des personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) en lien avec l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC). Certains risques d’utilisation des réseaux sociaux et d’internet ont été ressortis tels, le harcèlement en ligne et les abus financiers. Cinq scénarios de situations risquées comme la sextorsion ou l’hameçonnage ont été présentés aux 51 participants adultes présentant une DI. À l’aide d’entretiens structurés, les chercheurs ont fait une analyse thématique du contenu. Les résultats montrent que la majorité des participants sont conscients des risques liés aux TIC et connaissent des stratégies autodéterminées pour se protéger. Néanmoins, certains vont plutôt répéter des stratégies leur ayant été enseignées avec une mise en place parfois moins solide. Cette étude témoigne d’un intérêt et d’une vision positive de la prise de risque pour une participation sociale en ligne et hors ligne améliorée.
Un programme pilote de cybersécurité
Nadia Abouzeid et son équipe de chercheurs ont monté un programme pilote de de formation sur la cybersécurité pour les personnes présentant une DI. Le programme Cyberfuté se compose de 9 fascicules abordant les thèmes principaux comme la fraude ou bien l’hameçonnage. À l’aide d’images et de captures d’écran, les utilisateurs peuvent faire des questionnaires, des exercices, des mises en situation ou accéder à des astuces et lexiques. Cyberfuté est utilisé dans deux centres intégrés de santé et de services sociaux et dans un organisme communautaire. Les chercheurs visent à établir si le programme peut réellement changer les habitudes des participants en ligne et s’il s’adapte bien aux besoins et attentes de ceux-ci. En printemps 2025, le projet pilote sera terminé. Si Cyberfuté prouve être un succès, l’accès sera offert à travers le Québec. Le but est de faire de ce programme un outil d’intervention et surtout un outil de prévention.
Quels sont les droits des personnes neurodivergentes? Et qu’en est-il des dispositifs légaux qui protègent les québécois?
Un aperçu
Les personnes neurodivergentes ont autant le droit à une présence en ligne à l’abri de la cybercriminalité que les personnes neurotypiques.
Au Québec il y a un régime général de responsabilités des intermédiaires pour les plateformes en ligne. En effet, la plateforme elle-même peut être tenue responsable si elle était au courant d’actions illégales livrées par ses utilisateurs et qu’elle n’a pas œuvré pour mettre y mettre fin. C’est la seule province du Canada avec un tel dispositif.
》Loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité
Cette loi régit les actes de cybercriminalité comme le piratage informatique, la cyberintimidation et les actes terroristes. Plusieurs nouvelles infractions ont été rajoutées au Code criminel. La publication non consensuelle d’une image intime est maintenant illégale et cette loi octroie aux juges le pouvoir d’ordonner la suppression d’images intimes qui ont été partagées sans consentement et la propagande haineuse des systèmes en ligne. La loi élargit également les pouvoirs policiers afin d’accéder à des données informatiques dans le cadre des enquêtes.
Les signalements de Cybercrimes sont très importants, même s’il n’y a pas eu de préjudice. Ils permettent d’établir des liens entre les incidents et d’appliquer la loi sur la protection des Canadiens contre la cybercriminalité. Pour signaler, il est possible de contacter la police ou le centre antifraude du Canada.
Cyberintimidation: un problème auprès des jeunes déficients intellectuels
https://www.erudit.org/fr/revues/rfdi/2020-v30-nspecial-rfdi05837/1075352ar/
https://institutditsa.ca/blogue/cyberfute/
https://habilomedias.ca/litteratie-numerique-education-aux-medias/enjeux-numeriques/cyberintimidation/la-cyberintimidation-et-la-loi
https://habilomedias.ca/litteratie-numerique-education-aux-medias/enjeux-numeriques/cybersecurite/cybersecurite-les-lois-et-reglements
https://grc.ca/fr/police-federale/cybercriminalite/definition-cybercriminalite