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DÉPRESSION CHEZ LES ÉLÈVES AYANT UNE DIFFÉRENCE: PRÉVENIR LE SUICIDE

La vie d’un être humain est constituée de bons moments comme de mauvais moments. Il arrive que des situations altèrent notre humeur pendant quelques temps. En milieu scolaire, les facteurs de risque sont nombreux. On peut parler de discrimination, de violence, d’intimidation, d’harcèlement, d’exclusion, etc. Les symptômes physiques les plus récurrents sont un manque d’énergie ou une grande agitation, de la fatigue, des problèmes de sommeil, des maux de tête et des douleurs au dos ou à l’estomac. Les signes psychologiques les plus fréquents sont une diminution de l’estime de soi, des pensées suicidaires, une grande tristesse et un sentiment de culpabilité. La dépression fait vivre une souffrance qui semble interminable, inévitable et intolérable. Elle montre une perception défavorable de l’avenir, de l’entourage et de la personne elle-même. Plus la dépression dure et prend de la place dans la vie d’une personne, plus cette personne veut s’en débarrasser. La plupart du temps, le suicide est envisagé comme la solution la plus rapide pour faire cesser la douleur causée par la dépression. Néanmoins, on peut recourir à des professionnels de la santé comme un psychiatre, un psychologue, un psychothérapeute ou un médecin traitant pour se faire accompagner ou accompagner une personne qui souhaite s’ôter la vie.

Les personnes ayant une déficience intellectuelle légère ou un trouble du spectre de l’autisme ont des comportements suicidaires comparables à ceux de la population générale. Les personnes ayant une déficience intellectuelle plus sévère, en revanche, ont des idéations suicidaires, mais meurent peu par suicide et font peu de tentatives de suicide. Selon Geneviève Fossey, psychoéducatrice et travailleuse sociale au CIUSSS, 1 personne sur 4 avec une déficience intellectuelle et 2 personnes sur 5 avec un trouble du spectre de l’autisme ont déjà eu des pensées suicidaires. De plus, pour les enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme, le passage à l’adolescence est un processus qui leur fait prendre conscience de leur différence comparée aux autres.

Prenons l’exemple de William, un enfant de 9 ans ayant un trouble du langage, qui était mis de côté depuis la maternelle. Arrivé au primaire, il était isolé, car les autres enfants ne le comprenaient pas. Ces derniers vidaient parfois son sac, l’insultaient et lui dérobaient son déjeuner. Ils allaient même jusqu’à le frapper et à le menacer. William pleurait et criait à la maison; il se sentait mal au monde. Sur le long terme, il présentait des problèmes de comportement autant à l’école qu’à la maison. William a continué à se faire intimider, car son école ne prenait pas de mesure pour lutter contre l’intimidation et la violence et ne donner aucune conséquence à l’intimidateur une fois son identité révélée. Il est tombé dans la dépression et voulait s’ôter la vie.

En 2011, Marjorie Raymond, âgée de 15 ans s’ôte la vie à la suite de l’intimidation qu’elle vivait à l’école dans la ville de Sainte-Anne-des-Monts. Les appels à l’aide lancés à l’école n’ont pas remédié à l’enfer que vivait Marjorie. En voulant arrêter sa douleur, Marjorie a décidé de mettre fin à ses jours.

Il est clair que beaucoup d’écoles ne sont pas outillées pour aider les élèves souffrant de dépression. Quand elle est due à une forme de discrimination ou de violence quelconque, les écoles suspendent pour quelques jours les élèves fautifs. Mais est-ce vraiment la seule et unique façon de lutter contre les comportements non civiques des élèves? Les écoles devraient être plus attentives, augmenter la surveillance, prendre des mesures adaptées pour décourager la discrimination et la violence, rester bienveillantes envers les élèves, surtout ceux qui présentent des signes de dépression, et mettre à la disposition des élèves un professionnel de santé mentale qui sera disponible pour les élèves.

La déclaration universelle des droits de l’homme dit que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, qu’ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. Elle proclame, également, que l’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Pour accompagner et aider les enfants en dépression, on peut recourir à un indicateur de l’émotion ressentie pour comprendre ses émotions, surtout s’ils ont du mal à verbaliser ce qu’ils ressentent. Il faut être attentif aux changements de comportement et maintenir le partenariat entre le personnel de l’établissement scolaire et les parents. En cas de besoin, il faut solliciter l’aide d’un professionnel de la santé mentale.

Sources :

Autisme Info Service, « La dépression chez une personne autiste », https://www.autismeinfoservice.fr/adapter/professionnels-sante/depression , page consultée le 8 juillet 2024.

INFOSANTE.BE, « Problèmes psychiques chez une personne en situation de handicap intellectuel », 20 mai 2020, https://www.infosante.be/guides/problemes-psychiques-chez-une-personne-avec-un-handicap-intellectuel , page consultée le 8 juillet 2024.

Gouvernement du Québec, « Dépression », https://www.quebec.ca/sante/sante-mentale/s-informer-sur-sante-mentale-et-troubles-mentaux/mieux-comprendre-troubles-mentaux/depression?gad_source=1 , page consultée le 8 juillet 2024.

UQAM-CRISE, « Comprendre le suicide et sa prévention chez les personnes ayant une DI ou un TSA », https://vimeo.com/547496954 , page consultée le 8 juillet 2024.

CIUSSS, lefil on se tricote une histoire, « Déficience intellectuelle, autisme et prévention du suicide »,5 septembre 2023, https://lefil.ciusssestmtl.net/di_tsa_prevention_suicide/ , page consultée le 8 juillet 2024.

Radio-Canada, « Intimidation : le suicide de la jeune Marjorie Raymond suscite émoi et réflexion », https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/540696/sainte-anne-des-monts-marjorie-raymond-suicide-intimidation , page consultée le 8 juillet 2024.

Haut-Commission aux droits de l’homme, « Déclaration universelle des droits de l’homme », https://www.ohchr.org/sites/default/files/UDHR/Documents/UDHR_Translations/frn.pdf , page consultée le 2 juillet 2024.

 

Mention source de la photo:Unsplash, Tim Umphreys

 

 

 

 


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