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INTIMIDATION : SON IMPACT SUR LES PERSONNES VIVANT AVEC DI-TSA

Une personne a besoin de se sentir en sécurité dans son environnement. La sécurité permet de préserver le bien-être, et surtout, fait partie des besoins de base de tout être humain. C’est un droit qui peut être entravé, et cela peut causer des tords à la personne. Imaginez, vous sentir impuissant, emprisonné et seul dans un environnement qui vous droit liberté et sécurité. N’est-ce pas un vrai désastre? Vous vous sentez tourmenté et rien ne semble apaiser cette souffrance. L’intimidation, peu importe l’endroit où elle est vécue, prive une personne de sa quiétude. Elle est une forme de violence qui prend vie à partir de geste, commentaire, menace et intervention. Elle blesse et humilie au plus haut point. Elle représente une forme de discrimination, car elle repousse la personne vis-à-vis de sa différence. Elle représente, aussi, une forme de maltraitance, parce qu’elle cause un mal psychologique à la personne intimidée.

Prenons l’exemple de William, un enfant de 9 ans ayant un trouble du langage, qui était mis de côté depuis la maternelle. Arrivé au primaire, il était isolé, car les autres enfants ne le comprenaient pas. Ces derniers vidaient parfois son sac, l’insultaient et lui dérobaient son déjeuner. Ils allaient même jusqu’à le frapper et à le menacer. William pleurait et criait à la maison; il se sentait seul au monde. Sur le long terme, il présentait des problèmes de comportement autant à l’école qu’à la maison. L’intimidation et la violence ont des impacts qui peuvent durer toute une vie, et qui peuvent laisser des traces sur l’identité de la personne qui vit cette situation.

En 2011, Marjorie Raymond, âgée de 15 ans s’ôte la vie à la suite de l’intimidation qu’elle vivait à l’école dans la ville de Sainte-Anne-des-Monts. Quelques mois plus tard, la loi visant à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école a pris vie. Dans cette loi, il est indiqué que chaque élève a l’obligation de se comporter avec respect envers le personnel de l’établissement scolaire et envers ses pairs. Le plan de lutte contre l’intimidation et la violence est proposé par le directeur de l’école et est approuvé par le conseil de l’établissement. Ce dernier est révisé et actualisé chaque année. Il doit contenir une analyse de la situation de l’école au regard des actes de violence et d’intimidation, les mesures de prévention visant à contrer toute forme d’intimidation ou de violence motivée, notamment, par le racisme, l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle, l’homophobie, un handicap ou une caractéristique physique, les mesures visant à favoriser la collaboration des parents à la lutte contre l’intimidation et la violence et à l’établissement d’un milieu d’apprentissage sain et sécuritaire, les modalités applicables pour effectuer un signalement ou pour formuler une plainte concernant un acte d’intimidation ou de violence et, de façon plus particulière, celles applicables pour dénoncer une utilisation de médias sociaux ou de technologies de communication à des fins de cyberintimidation, les actions qui doivent être prises lorsqu’un acte d’intimidation ou de violence est constaté par un élève, un enseignant, un autre membre du personnel de l’école ou par quelque autre personne, les mesures visant à assurer la confidentialité de tout signalement et de toute plainte concernant un acte d’intimidation ou de violence, les mesures de soutien ou d’encadrement offertes à un élève victime d’un acte d’intimidation ou de violence ainsi que celles offertes à un témoin ou à l’auteur d’un tel acte, les sanctions disciplinaires applicables spécifiquement au regard des actes d’intimidation ou de violence selon la gravité ou le caractère répétitif de ces actes, et  le suivi qui doit être donné à tout signalement et à toute plainte concernant un acte d’intimidation ou de violence. Tous les membres du personnel de l’établissement doivent veiller à ce qu’aucun élève n’ait à vivre de l’intimidation ou de la violence.

La Convention relative aux droits des personnes handicapées et Protocole facultatif  a pour mission de protéger, assurer et promouvoir, pleinement et de façon égale, tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales par les personnes en situation d’handicap et d’instaurer le respect de leur dignité intérieure. Elle ajoute que les personnes ayant un handicap ont droit à l’égalité des chances, la non-discrimination et au respect de leur différence. Selon la loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute personne autre personne majeure en situation de vulnérabilité , le bien-être des personnes et le respect de leurs droits fondamentaux sont des préoccupations de la société québécoise, et, la maltraitance est inacceptable. La loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale, quant à elle, vise une qualité de vie décente pour les personnes handicapées et leurs familles, une participation à part entière des personnes handicapées à la vie sociale ainsi qu’une protection maximale contre les facteurs de risque d’apparition de déficiences.

La baisse de l’estime de soi, l’anxiété, les troubles de mémoire, la dépression, le décrochage scolaire, les pensées suicidaires, la peur, le gain ou la perte de poids, les actes de délinquance, et autres, sont des conséquences de l’intimidation.

Pour porter plainte, dirigez-vous vers le conseil de l’établissement ou vers le directeur de l’enseignement privé si c’est une école privée, et vers le centre de services scolaires ou le protecteur de l’élève si l’école est publique.

Sources :

Légis Québec, « Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute personne autre personne majeure en situation de vulnérabilité », https://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/document/lc/L-6.3 , page consultée le 4 juillet 2024.

Légis Québec, « Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale », https://www.legisquebec.gouv.qc.ca/fr/document/lc/e-20.1 , page consultée le 4 juillet 2024.

Nations Unies, « Convention relative aux droits des personnes handicapées et Protocole facultatif », https://www.un.org/disabilities/documents/convention/convoptprot-f.pdf , page consultée le 4 juillet 2024.

Gouvernement du Québec, « Intimidation », https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/violences/intimidation/a-propos , page consultée le 4 juillet 2024.

Radio-Canada Info, « Enquête| Le supplice de l’intimidation », https://www.youtube.com/watch?v=w353KMeJ-Jo , page consultée le 4 juillet 2024.

Assemblée Nationale, « Projet de loi no. 56 : Loi visant à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école », 15 juin 2012, https://www.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/fileadmin/Fichiers_client/lois_et_reglements/LoisAnnuelles/fr/2012/2012C19F.PDF , page consultée le 8 juillet 2024.

TVA Nouvelles, « Cinq ans depuis le décès de Marjorie Raymond », 28 novembre 2016, https://www.tvanouvelles.ca/2016/11/28/cinq-ans-depuis-le-deces-de-la-marjorie-raymond , page consultée le 8 juillet 2024.

Naître et grandir, « L’intimidation : comment la reconnaître et réagir », https://naitreetgrandir.com/fr/etape/5-8-ans/ecole/intimidation-ecole-reconnaitre-reagir/ , page consultée le 8 juillet 2024.

 

Mention source de la photo:Unsplash, Tadeusz Lakota


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