« Les préjugés, c’est passé date ! » Un cri du cœur porté par la semaine québécoise de la déficience intellectuelle (SQDI 2022)
Jusqu’au 26 mars 2022 se tient la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle sous le slogan « Les préjugés, c’est passé date ! ». Comme société, nous pouvons prendre un temps pour réfléchir sur cette affirmation. Bien qu’au tournant du XXe siècle de nombreuses politiques gouvernementales furent instaurées afin d’encourager l’intégration sociale des personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA) nous sommes encore loin de vivre dans une société 100% inclusive et où le respect des droits et libertés de tous les citoyens est normalisé et respecté. Malheureusement, de nombreux groupes de citoyens sont encore aujourd’hui marginalisés au sein de notre société et les personnes présentant une DI sont régulièrement placées volontairement ou involontairement en retrait en raison de préjugés, de manque de connaissances, de stéréotypes ou d’une perception sociale erronée. Cela prouve l’importance du travail de sensibilisation diffusé à différents niveaux et porté par différents acteurs sociaux comme des personnes présentant une DI, un TSA ou un handicap physique, les parents ou les organismes.
À la différence des politiques gouvernementales, le travail de sensibilisation supporte davantage la notion d’inclusion que d’intégration. Puisque nous vivons dans une société hétéroclite ou chaque personne fait valoir son rôle social, il est primordial de reconnaitre les nombreux bienfaits d’inclure dans les différents réseaux sociaux ces personnes qui ont tant à offrir. Contrairement à une intégration ciblée dans certains milieux (scolaire, travail, etc.), l’inclusion dans divers réseaux sociaux permet aux individus d’accentuer leur vie sociale active. Comme la vie d’une personne ne se résume pas à vivre comme un automate formaté sur un programme consistant à travailler, manger et dormir, il est important pour toute personne d’avoir un minimum d’interactions afin de construire son identité sociale. Encore aujourd’hui, nous constatons dans plusieurs domaines de la société une certaine ségrégation des personnes présentant une DI ou un TSA en raison d’un réel manque de volonté et de connaissances ce qui pousse ces personnes sur une voie parallèle.
À cet effet, nous pouvons penser au domaine de l’éducation où l’inclusion en classe dite « ordinaire » est plus souvent l’exception que la norme vis-à-vis des élèves présentant une DI ou un TSA. Malgré les nombreux articles afférents de la Charte des droits et libertés de la personne et l’orientation générale de la loi sur l’instruction publique préconisant une approche individualisée des besoins et des capacités, les centres de services scolaires et les établissements d’enseignement, à qui revient le pouvoir décisionnel, orientent quasi systématiquement les élèves présentant un handicap ou ayant des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) vers les classes spécialisées. Ainsi, en cloisonnant les élèves HDAA sans vraiment tenir compte de leurs capacités et leurs besoins, les jeunes se voient actuellement imposer très tôt des obstacles dans leur parcours de vie quant à leur épanouissement et insertion sociale.
Finalement, nous pouvons nous questionner à savoir comment peut-on penser une société à la fois égalitaire et empreinte de clivage social? La réponse est claire, cela est impossible. Par conséquent, bien que les progrès des dernières décennies soient notables, les efforts visant l’inclusion sans jugements ou préjugés des personnes présentant une DI ou un TSA dans notre société se doivent d’être constants et soutenus. De plus, cette inclusion doit être normalisée à toutes les étapes de la vie d’une personne. De cette manière, la société québécoise pourra bénéficier de l’apport important de ces personnes aux qualités extraordinaires.